Mémoire vive, mémoire morte

Un demi-siècle d'écriture ! C'est ce qu'affiche Gérard Klein. On comprend pourquoi son anthologie s'intitule Mémoire Vive, Mémoire Morte. Titre de sa nouvelle préférée, précise-t-il dans l'intro où il revient sur le choix des textes et les circonstances dans lesquels ils ont été écrits. Des histoires qui appartiennent à différentes époques et brassent de nombreux thèmes. Certains sont classiques (le dernier homme) ou se sont révélés "prophétiques" (le dérèglement climatique, l'intrusion de l'informatique). D'autres se situent aux frontières de la science-fiction; que ce soit dans leur forme (expérimentale pour "ACMÉ") ou pour leur fond (cf. "Tout conte fait" qui surfe avec la fantasy dans une formulation lapidaire sans doute appréciée en son temps par Jacques Sternberg…). Comme d'autres éminents représentants de la SF française, du moins ceux d'une certaine génération, Gérard Klein aborde le genre sans avoir la tête complètement dans les étoiles. C'est-à-dire, en y apportant cette pesanteur du réel, cet ancrage dans le quotidien qui rend ses histoires encore plus sensibles.

Laurent Diouf
MCD #44, janv-fév. 2008

Gérard Klein, Mémoire Vive, Mémoire Morte (Robert Laffont / Ailleurs & Demain)

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