La vieille Anglaise et le continent

Neuf récits où l'on observe, mi-amusé mi-inquiet, les "changements d'état" (pour reprendre l'expression de Jean-Claude Dunyach qui signe la postface) d'une cohorte de personnages singuliers. Outre la vieille Anglaise qui se "réincarne" dans le corps d'une orque et finie par "épouser" la psychologie et l'ivresse des profondeurs de ce cétacé en voie de disparition (nota bene : cette nouvelle qui donne son titre à cette anthologie fut multi-primée), on y croise un castrat en goguette obligé de reprendre du service pour Rommel et ses sbires, la femme d'un serial-killer contrainte de faire alliance avec un nain bleu qui s'était réfugié dans son frigo, des "irréguliers" flottants dans une station spatiale oubliée et bientôt menacés par un processus de normalisation presque implacable, ou bien encore un contrôleur temporel qui, comble pour un "fonctionnaire", se met à prendre des initiatives, bien décidé à changer le monde. Ou de changer de monde… Loin, donc, des schémas habituels de la SF "classique", à rebours également de la "fantasy" bien que cette estampille figure au dos, mais pas non plus complètement dans la fibre "néo-humaniste" de certains grands anciens même si un parfum "écolo-bobo" effleure en contrepoint de certains récits.

Laurent Diouf
Digitalmcd.com, octobre 2012

Jeanne-A Debats, La vieille Anglaise et le continent (Folio SF)

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