Les ombres de Peter Pan

Comme Alice Au Pays Des Merveilles de Charles Dodgson Carroll dit Lewis, Peter Pan, la pièce de théâtre de James Matthew Barrie souffre d'une vision enfantine. "La faute à" Disney… Pourtant, sous le vernis du conte pour enfants, ces deux œuvres mettent en scène des interrogations métaphysiques qui échappent à nos chères têtes blondes (brunes ou vertes, rayez la mention inutile). Comme le souligne Fabrice Colin dans la préface des ombres de Peter Pan, un recueil de nouvelles présentées par Richard Comballot, on pourrait discourir sans fin sur le contenu psychanalytique de la pièce… parler du crocodile , de la conscience du temps… de la mort — "Mourir ! Ça, c'est une aventure ! —, des femmes castratrices, des substituts phalliques, des protagonistes doubles… Voire en faire une lecture transversale où se mêlent cynisme et modernité, humour caustique (Saloperie de fée ! par Anne Duguël) et réalisme désabusé (Le pays des enfants perdus de Stéphanie Benson). Un parti-pris choisi, notamment, par Sylvie Denis, Ayerdhal, Pierre Stolze (Le dortoir des filles et la deuxième loi de la thermodynamique), Jean-Pierre Andrevon (SuperPan et les morts qui rêvent), Johan Heliot (Idylles du temps des ombres) et Jacques Barbéri (Conte à rebours); pour ne citer que quelques-uns des participants à cette réjouissante anthologie à déconseiller à ceux qui ne sont pas en âge de piloter un vaisseau intergalactique.

Laurent Diouf
MCD #19-20, juillet-août 2004

Richard Comballot (présente) Les ombres de Peter Pan (Mnémos)

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