Deadbeat

DEADBEAT
"Drawn And Quartered"
(BLKRTZ)

La pochette n'est pas évidente, c'est un peu un "négatif" de Malevitch : on distingue à peine le lettrage noir, sur fond noir, qui indique les références de ce nouvel album signé Scott Monteith alias Deadbeat… Pour des commodités d'illustration, nous en proposons une version surexposée… C'est son septième opus — hors maxis, collaborations (avec Stephen Beaupré par exemple) et side-projects sous son propre nom. Cet album s'intitule donc Drawn And Quartered, mais ce qui nous intrigue c'est la combinaison de lettres et de chiffres qui surmonte ce titre: BLKRTZ001… Renseignements pris, on apprend qu'il s'agit du propre label de Scott Monteith et de la première référence de cette structure en devenir. Après la disparition prématurée de ~Scape, sur lequel il avait démontré tout son talent dans le domaine du dub minimal et crépusculaire avec des disques comme Wild Life Documentairies, New World Order et Journeyman's Annual puis des réalisations sur Echocord et surtout Wagon Repair où était paru son dernier album Roots & Wire, Deadbeat se donne donc les moyens de produire sa musique en toute autonomie. Pour autant ce changement de statut, qui n'exclut d'ailleurs pas des productions et/ou participations sur d'autres labels, n'implique pas de rupture : nous sommes bien dans le ton de ses précédentes réalisations. Pour commencer, une ambiance étrange, du souffle, un peu d'écho et quelques bruits métalliques qui se répercutent de manière presque aléatoire… Deadbeat laisse, au propre comme au figuré, planer le doute durant plus de deux minutes — autant dire une éternité — avant que ne surgissent une basse pachydermique et une rythmique collante… Le deuxième morceau, qui ne se livre également qu'après une longue intro, est partiellement ponctué de percus qui contre-balancent la texture synthétique de ce dub mutant… Dans un troisième temps, Deadbeat revient sur des sonorités plus calmes, grâce à des nappes dont la surface est légèrement parsemée de clicks… Ensuite, la basse reprend le devant, érigeant un véritable mur de son, une fois encore très synthétique, d'où parvient à émerger de nouveau quelques percus… Le cinquième et ultime track de cet album "dark & dub", qui aurait mérité — question format et malgré la durée des morceaux justement — un titre supplémentaire, se conjugue sur un tempo plus bas, dans l'éther d'un drone énigmatique…

Laurent Diouf
2011

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